ÉVALUATION DES PROPRIETES ANTIOXYDANTES DES PHYTO-OESTROGENES COMBINES A DE L’EXERCICE PHYSIQUE CHEZ LES FEMMES POST-MENOPAUSEES OBESES

Gérémy Abdull Koumbadinga1,2, Sidonie Nguizi-Ogoula2, Barthélémy Mabika2, Florence Ezinah Nze Nguema2, Racha Ibondou2, Sophia Abassi2

1. Laboratoire du Stress oxydatif et de l’Athérosclérose, Département de Gériatrie, Faculté de Médecine, Université de Sherbrooke, Canada
2. Département d’Anatomie Cytologie Pathologie, Faculté de Médecine, Université des Sciences de la Santé, Gabon

Koumbadinga GA : élaboration du protocole de recherche, recrutement des sujets et expérimentation en laboratoire, analyse statistique et rédaction du manuscrit final ; Nguizi-Ogoula S : analyse statistique et rédaction du manuscrit final ; Mabika B : Rédaction, révision et approbation du manuscrit final ; Ezinah Nze Nguema F : rédaction du manuscrit final ; Ibondou R : rédaction du manuscrit final ; Abassi S : rédaction du manuscrit final.

Adresse de Correspondance :
Dr. Gérémy A. Koumbadinga ;
Université des Sciences de la Santé ; Faculté de Médecine ; Département d’Anatomie Cyto-Pathologique
BP 4009 ; Tel : +241 02 12 86 13 ; E-mail : gakoumba@ucalgary.ca

 

RESUME

Introduction : L’incidence des maladies cardiovasculaires (MCV) chez les femmes post-ménopausées en surpoids est en constante progression. Le stress oxydatif y joue un rôle prépondérant, car il intervient dans les étapes précoces de l’athérosclérose. Les phyto-oestrogènes semblent être une alternative intéressante en replacement des oestrogènes de synthèse dont l’utilisation a été associée à une augmentation des risques de cancers du sein et de l’endomètre.
Cependant, les propriétés antioxydantes des phyto-oestrogènes n’ont jamais été évaluées dans cette population. Le but de cette étude était de tester le rôle de ces oestrogènes naturels sur l’activité de la paraoxonase-1 et des marqueurs du stress oxydatif.

Matériel et Méthodes : Des femmes post-ménopausées en surcharge pondérales, âgées de 50 et 75 ans, ont été recrutées et reparties aléatoirement en deux groupes : phyto-oestrogènes et placebo. Ces femmes ont été traitées pendant six (6) mois au-delà desquels elles ont été, en plus du traitement, soumises à des séances d’exercices physiques intensifs. L’activité de la paraoxonase-1, des teneurs physiologiques en vitamine E et de certains marqueurs tels que l’activité antioxydante totale et les diènes conjugués ont été évalués en début de l’étude (T0), après 6 mois (T1) et à 12 mois (T2), par des méthodes de spectrophotométrie et chromatographie liquide à haute pression (HPLC).

Résultats : Les deux groupes étaient comparables entre eux au début et à la fin de l’étude pour l’ensemble des paramètres biochimiques tels que le cholestérol total et le LDL-cholestérol. Aucune variation significative n’a été obtenue pour l’activité antioxydante totale et les diènes conjugués à 6 mois et à 12 mois. Cependant, une baisse radicale des niveaux plasmatiques de vitamine E (p ˂ 0,05), ainsi qu’une augmentation de l’activité paraoxonase dans le groupe phyto (p ˂ 0,01) et placebo (p ˂ 0,05) ont été observés au 12e mois. Ces variations étaient également observables pour l’activité arylestérase dans le groupe phyto (p ˂ 0,05) et placebo (p = 0,047) au cours de la même période et ne sont intervenues qu’après l’introduction des séances d’exercice physique.

Conclusion : Ces données suggèrent que l’exercice physique intense chez les femmes post-ménopausées en surpoids augmente le potentiel antioxydant physiologique. Un échantillonnage plus large, de même qu’un ajustement des doses des phyto-oestrogènes seraient souhaitables pour mieux observer l’effet thérapeutique de ces derniers.

Mots clés : Ménopause, paraoxonase 1, antioxydant, vitamine E, phytooestrogènes

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LES MYCOSES A MALASSEZIA SP : ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES, CLINIQUES ET MYCOLOGIQUES

Nzenze-Afène Solange1, Mezene Mendome Christelle1, Effame Eya Emmanuel2

1. Département de Parasitologie-Mycologie-Faculté de Médecine-Université des Sciences de la Santé-Libreville- Gabon
2. Biostatisticien- Ministère Santé Publique

RESUME
Introduction
En absence de données sur la pathologie à Malassezia au Gabon, l’objectif de ce travail était de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques et mycologiques des mycoses à Malassezia diagnostiquées au laboratoire de Mycologie du Département de Parasitologie-Mycologie (DPM) de l’Université des Sciences de la Santé (USS) au Gabon.

Matériel et Méthodes
Il s’agissait d’une étude rétrospective, descriptive, menée sur 24 ans, de janvier 1989 à Janvier 2014 (année 2000 exclue), à partir des registres et dossiers de malades, archivés dans le DPM de l’USS. Les dossiers inclus étaient ceux de patients qui avaient soit un examen direct des prélèvements positif ou négatif avec culture positive, soit un examen direct positif de scotch test cutané ou de prélèvements de lésions de malasseziose. Les dossiers dont les données cliniques et/ou d’état civil étaient incomplètes, n’ont pas été inclus.

Résultats
Sur un total de 17442 prélèvements de mycoses cutanéo-phanériennes (MCP) diagnostiquées durant la période d’étude, la prévalence des malassezioses a été estimée à 11,5%. Les malassezioses touchaient les 2 sexes et toutes les tranches d’âge, mais cette pathologie a été significativement plus élevée dans la population féminine 67,5% et dans la tranche de 20 à 29 ans (p<0,001).
Cette étude a révélé que les patients étaient majoritairement affectés par le pityriasis capitis (PC) 66,7% suivi du pityriasis versicolor (PV) 23,5%, de la pseudo acné à Malassezia 4,9%, de la folliculite à Malassezia 3,3% et de la dermite séborrhéique (DS) 1,6% (p<0,001). La majorité des formes cliniques touchaient avec prédilection la tranche d’âge de 20 à 29 ans dans les 2 sexes (p<0,001). Concernant les formes cliniques, 94,2% des patients avaient une seule forme clinique, et 5,8% avaient des formes associées. La malasseziose était associée à d’autres mycoses cutanéo-phanériennes dans 18,4% des cas. L’association du pityriasis capitis au psoriasis du cuir chevelu était de 0,4%, celle du pityriasis versicolor au psoriasis du cuir chevelu de 0,6% et celle du pityriasis versicolor à l’eczéma de 5,1% des cas. Concernant les aspects mycologiques, l’examen direct et la culture, étaient tous deux positifs pour la majorité des prélèvements issus de toutes les formes cliniques.

Conclusion
Cette étude révèle que la pathologie à Malassezia, intéresse environ 1 patient sur 10, et affecte 2 fois plus de femmes que d’hommes. Le pityriasis capitis est la forme clinique prévalente dans les deux sexes, mais significativement plus fréquente chez la femme. Le pityriasis versicolor est quant à lui prédominant chez l’homme. L’association à une autre mycose cutanéo-phanérienne est présente chez près de 2 patients sur 10. Par ailleurs l’association au psoriasis du cuir chevelu de même qu’à l’eczéma, est mise en évidence. L’examen direct et la culture confirment la malasseziose dans la majorité des prélèvements. L’acquisition de techniques pour l’identification des espèces, permettra de préciser leur écologie et leur pouvoir pathogène respectifs.

Mots clés : Malasseziose, mycose, pityriasis capitis, versicolor, folliculite, acné.

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