DEMENCE VASCULAIRE EN MILIEU HOSPITALIER A LIBREVILLE

Camara IA1, Ondo Apo OF1, Diallo LL2, Adjien C3, Gnolomfoun DD3, Moubeka MM1, Kouna Ndouongo Ph1.

1- Service de Neurologie du CHUL BP : 2228-Libreville/Gabon
2- Service de Neurologie du CHU de Kipé-Conakry/Guinée
3- Clinique Universitaire de Neurologie du CNHU HKM-Cotonou/Benin

Auteur-correspondant : CAMARA Ibrahima Aïssata,
Service de Neurologie, CHUL BP : 2228-Libreville/Gabon
Email : ibrahaissata@yahoo.fr

 

RESUME

Objectif : Déterminer la prévalence des démences d’origine vasculaire en milieu hospitalier.

Méthode : Il s’agissait d’une étude rétrospective transversale multicentrique, à visée descriptive et analytique, portant sur les démences survenant après un accident vasculaire cérébral. Cette étude a été conduite du 1er Janvier 2012 au 31 Juillet 2015. Elle a porté sur les patients hospitalisés au CHUL, au CHUA et à l’HIAOBO depuis plus de 3 mois. Les tests neuropsychologiques tels que le mini-mental-state examination (MMSE), le DSM-IV, le test de HACHINSKI et le neurological disorders and stroke-Association Internationale pour la Recherche en Neuroscience (NINDS-AIREN) étaient administrés pour le diagnostic de la démence vasculaire. L’approche de collecte était une enquête par entretien, suivi d’un examen. Les données collectées ont été traitées et analysées avec le logiciel Epi-info 2000.

Résultats : Sur 115 patients victimes d’AVC nous avons retrouvé 9 (7,8%) cas de démence vasculaire. Parmi les patients déments on avait 6 (66,6%) hommes. Les patients étaient âgés de 26 à 84 ans avec une moyenne de 55,8 ± 10,6 ans. Parmi ces patients déments, 8 sujets sur 9 avaient été victimes d’un AVC ischémique et 1 seul d’un AVC hémorragique.

Conclusion : Cette étude a mis en évidence une prévalence non négligeable de la démence vasculaire en milieu hospitalier. Les tests de recherche de cette démence devraient donc être systématiquement utilisés pour une meilleure prise en charge des sujets victimes d’accidents cérébraux.

Mots clés : Démence, AVC, DSM-IV, MMSE, NINDS-AIREN

ABSTRACT
Objective: The main objective of our study was to value vascular dementia prevalence at environment hospital in Libreville (Gabon).

Method: It is transversal retrospective study to aim descriptive and analytic bringing on post-stroke dementia during the period of January 1st 2012 to July 31st 2015. The neuropsychological tests (MMSE, DSM-IV, HACHINSKI and NINDS-AIREN) were used for the vascular dementia diagnostic and the collecting approach was an investigation by maintenance followed by an exam. The collected data was treated and analyzed with the Epi-info 2000 software.

Results: The study is brought 115 stroke victim patients which 9(7, 8 percent). The vascular dementia case. Among the demented patient, we had 6(66.6 %) men and 3(33,3 %) wives aged from 26 to 84 years old with a middle of 55.8 years old and a type distance of 10.6 years old. The HACHINSKI test was served for the dementia vascular diagnostic with a sensibility of 99.9%. The cerebral imagery was realized to all our patients with 8(88, 9 percent) had a dementia post-stroke ischemia and 1(11.1 %) had a dementia post-stroke hemorrhage.

Conclusion: these results put forward that stroke make-up one of dementia etiologies more frequent and the HACHINSKI test remains the choice exam for the diagnostic step.

Key words: Dementia, stroke, DSM-IV, MMSE, NINDS-AIREN.

 

INTRODUCTION

Depuis l’explosion des accidents vasculaires cérébraux ces dernières années, la prévalence des démences vasculaires (DV) ne cesse d’augmenter et représente aujourd’hui 30% de toutes les démences [1,2]. Les DV se définissent comme étant toutes démences diagnostiquées après un accident vasculaire cérébral (AVC) Bull Med Owendo. Année 2017. Volume 15 N° 42 : 18-23 Bull Med Owendo. Année 2017. Volume 15 N° 42 19 survenu chez un patient depuis plus de 3 mois, quel que soit le type d’AVC (lacunes, infarctus ou hémorragie). Au niveau mondial, le nombre de personnes démentes était de 25,5 millions en 2000 soit 0,4% de la population mondiale. Ce nombre devrait atteindre 63 millions en 2030 et 114 millions en 2050 [3]. En Afrique sub-saharienne, nous ne disposons pas de statistiques spécifiques sur les démences vasculaires. Cependant, les données globales sur les démences commencent à être connues. Ainsi en 2010, trois études épidémiologiques ont été réalisées chez les sujets de plus de 65 ans à Djidja (Bénin), à Bangui (République Centrafricaine) et à Brazzaville (Congo). Ces études ont mis en évidence une prévalence de 2,6% à Djidja, 8,1% à Bangui et à 6,7% à Brazzaville [4]. Au Gabon, alors que les AVC constituent la première cause d’hospitalisation dans les services de neurologie, il n’y a pas de données publiées sur la prévalence des démences vasculaires. Aussi, le but de cette étude est de déterminer la prévalence des démences d’origine vasculaire en milieu hospitalier à Libreville (Gabon).

PATIENTS ET METHODES
Nous avons mené une étude rétrospective, transversale, à visée descriptive et analytique, allant du 1er janvier 2012 au 31 juillet 2015. Elle a été réalisée dans 3 centres hospitaliers de Libreville, le Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL), l’Hôpital d’Instruction des Armés Omar Bongo Ondimba (HIAOBO) et le Centre Hospitalier Universitaire d’Angondjé (CHUA). Ont été inclus dans cette étude, tout patient victime d’AVC depuis plus de 3 mois, confirmé à l’imagerie cérébrale et ayant été hospitalisé dans nos centres d’étude avec un niveau d’instruction supérieur ou égal
au primaire pour se conformer aux tests d’évaluation de la démence. N’ont pas été inclus dans cette étude tout patient ayant présenté un trouble sévère du langage, entravant le bon déroulement de l’enquête ou ayant présenté une sérologie rétrovirale positive. Nous avons utilisé les tests suivants pour le diagnostic de démence :

– Le Mini-Mental State Examination (MMSE) ou test de Folstein, est un test d’évaluation des fonctions cognitives et de la capacité mnésique d’une personne, avec un score inférieur à 24/30.
– Le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-IV) permet le dépistage de démence avec un score inférieur à 4/5;
– Le score de Haschinski permet le dépistage de la DV avec un score supérieur à 7/17
– Le Neurological Disorders and Stroke et Association Internationale pour la Recherche et en Neuroscience (NINDS-AIREN) ; il permet de classer la DV en démence vasculaire probable et possible.
La technique de collecte a été faite par dépouillement des dossiers médicaux suivi d’un entretien avec les patients et les outils de collecte ont été constitués par un questionnaire standardisé et par un matériel d’examen clinique adapté. La variable dépendante a été la démence vasculaire et les variables indépendantes, ont été les caractéristiques générales de la population, les antécédents du patient, les données cliniques sur l’AVC, la nature de l’AVC par la tomodensitométrie (TDM) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et enfin les données cliniques de la démence post-AVC. Nous avons recueilli les données sur des fiches d’enquête. Ces dernières ont été saisies et analysées avec le logiciel Epi-info 2000. Le traitement de texte, les tableaux, et la présentation des résultats ont été faits avec le logiciel Microsoft Word 2010. Le test Chi-2 a été utilisé pour la comparaison
des fréquences. Un résultat a été statistiquement significatif pour une valeur de p<0,05.

RESULTATS
Caractéristiques générales de la population d’étude
Nous avons inclus en tout 115 patients, dont l’âge moyen était de 55,8±10,6 ans ; parmi lesquels nous avons noté 58,3% d’hommes (tableau I).

Tableau I : Caractéristiques générales de la population d’étude

VariablesValeurs
Sexe
- Hommes
- Femmes

67 (58,3%)
48 (41,7%)
Age moyen (ans)55,8 +ou- 10,6
Sans emploi36 (31,3%)
Niveau secondaire68 (59,1%)
Antécédents
- Alcoolisme
- Hypertension artérielle

37 (32,2%)
111 (97%)
Type d’AVC
- AVC ischémique
- AVC hémorragique

86 (74,8%)
29 (25,2%)

En appliquant les critères diagnostiques de MMSE, nous avons mis en évidence 20,9% des troubles cognitifs modérés et 9,6% de sujets avec des troubles cognitifs sévères (tableau II).

Tableau II : Résultats du score MMSE dans le dépistage des troubles cognitifs

Diagnostic par le MMSENombrePourcentages (%)
Absence de troubles cognitifs8069,5
Troubles cognitifs modérés2420,9
Troubles cognitifs sévères119,6
Total115100,0

Les résultats obtenus par applications des critères de DSM-IV aux sujets présentant des troubles  cognitifs, modérés ou sévères ont été résumés dans le tableau III.

Tableau III : dépistage de la démence selon les critères du DSM-IV

MMSEDémence
Nombre (%)
Absence de démence
Nombre (%)
Total
Nombre (%)
Troubles cognitifs sévères6 (17,1)5 (14,3)11 (31,4)
Troubles cognitifs modérés4 (11,5)20 (57,1)24 (68,6)
Total10 (28,6)25 (71,4)35 (100)

Les critères de DSM-IV nous ont permis d’identifier 10 sujets (soit 28,6%) des sujets déments, sur l’ensemble de ceux qui présentaient des troubles cognitifs. Parmi ces sujets déments, le score de Haschinski a permis d’identifier 9 démences vasculaires, pour une démence d’origine non déterminée. Ces démences ont été confirmées par le score de NINDS-AIREN.

Nous avons ainsi retrouvé une prévalence de 8,7% pour l’ensemble des démences et de 7,8% pour les démences vasculaires. Les caractéristiques socio-démographiques des sujets présentant une démence  vasculaire ont été résumées dans le tableau IV. Les démences vasculaires survenaient chez les sujets de plus de 60 ans (66,7%), de sexe masculin sans emplois ou retraités (44,42% et 33,3%  respectivement).

Tableau IV : caractéristiques socio-démographiques des sujets ayant une démence vasculaire

VariablesNombrePourcentage (%)
Ages (ans)
- < 40
- 40 – 60
- > 60

0
3
6

0,0
33,3
66,7
Sexe
- Féminin
- Masculin

3
6

33,3
66,7
Profession
- Retraités
- Cadre privé
- Artisan
- Sans emploi

3
1
1
4

33,3
11,1
11,1
44,5
Statut matrimonial
- Mariés
- Célibataire
- Divorcé
- Veuf

5
1
1
2

55,6
11,1
11,1
22,2
Mode de vie
- Alcool
- Alcool+ sédentarité
- Alcool + tabac
- Sédentarité

2
4
1
2

22,2
44,5
11,1
22,2
Niveau d’instruction
- Primaire
- Secondaire
- Supérieur

3
5
1

33,3
55,6
11,1

La recherche étiologique des AVC responsables des démences  vasculaires, nous a conduits à identifier 6 AVC ischémiques et un AVC hémorragique par la TDM. Deux autres AVC ischémiques, non  retrouvés par la TDM, ont été mis en évidence par l’IRM cérébrale.
Sur l’ensemble des démences vasculaires retrouvées, la TDM cérébrale a permis d’identifier 6 AVC ischémiques contre un seul AVC hémorragique. Par contre, 2 AVC ischémiques non retrouvés par la TDM cérébrale ont été mis en évidence par l’IRM cérébrale.

 

DISCUSSION

1-Dépistage des troubles cognitifs selon les critères du MMSE
Sur les 115 patients inclus, 35 avaient présenté un handicap cognitif d’après le MMSE dont 20,9% (24 cas) de troubles cognitifs modérés et 9,6%  (11cas) de troubles cognitifs sévères.
En Inde, Pandav et al. [5] ont administré la version hindoue du MMSE (H-MMSE) auprès d’une population de 4810 personnes âgées de 55 ans et plus
dans une communauté rurale de Ballabgarh. Une sensibilité de 81,3% associée à une spécificité de 60,2% ont été observée pour l’H-MMSE.
Pour certains auteurs, 64% des individus ayant subi un AVC développent une atteinte cognitive vasculaire dont le tiers évolue vers une démence [6,7,8].

2-Dépistage des sujets déments selon les critères du DSM-IV
Parmi les 35 patients qui ont présenté des troubles cognitifs, on a pu dépister 10 cas de démence et 25 cas de troubles cognitifs sans démence. Pour Knopman DS [9] en 2003, parmi les 89 patients autopsiés, 13%(12 cas) avaient eu une démence vasculaire isolée d’après le DSM-IV. Pour Ramos-Cerqueira et al. [10] en 2005 au Brésil, sur 2222 personnes âgées de 65 ans et plus, 2% ont été diagnostiquées démentes par les critères de DSM-IV. Les auteurs ont estimé que les critères de cet outil sont adaptables à tous les pays en développement à cause de sa simplicité et la limitation de  ressources pour les programmes de santé.
Ainsi nous pouvons dire que le DSM-IV apparait comme le meilleur score pour le dépistage de la démence.
3-Dépistage de démence vasculaire selon les critères de Haschinski
Dans notre étude le diagnostic de démence vasculaire a été fait sur les bases des critères de Haschinski. Parmi les 10 cas de démence ; 9 patients avaient présenté une démence vasculaire et 1 cas de démence neurodégénérative. Pour Baccheta JP [11] en 2005, sur 110 patients autopsiés, 39 avaient présenté une démence vasculaire, 23 étaient victimes de démence neurodégénérative type Alzheimer et 48 cas de démence mixte d’après le score de Haschinski. Ce faible taux de démence vasculaire dans notre série était dû à la non réalisation de l’autopsie anatomopathologique chez nos 115 patients. Pour Pantoni et al. [12] en 1993, dans une méta-analyse de cinq études clinico-patholo-giques avait rapporté une sensibilité de 42% et une spécificité de 83% de ce score pour le diagnostic de la démence vasculaire.
4-Classification des démences vasculaires selon les critères de NINDS-AIREN
Pour la classification des démences vasculaires en démence vasculaire probable et possible, on s’est servi du score de NINDS-AIREN, qui n’a pas eu un grand intérêt car tous les 9 patients diagnostiqués ont été tous victimes de démence vasculaire probable. Dans notre étude, le diagnostic de la démence vasculaire certaine a été impossible, car nous n’avions pas fait les études anatomopathologiques avec nos 115 patients. Pour Knopman DS [9] en 2003, l’étude portant sur le diagnostic clinique de démence notait 26% de démence vasculaire probable. Les critères de NINDS-AIREN étaient les plus spécifiques pour une démence vasculaire probable isolée car ils montrent une relation temporelle entre un AVC et un début ou une aggravation de démence (moins de 3 mois).
5-Fréquence globale de la démence
Au cours de la période d’étude 115 patients victimes d’accidents vasculaires cérébraux ont été recrutés dans trois structures hospitalières de Libreville, la prévalence des démences dans cette étude était de 8,7%. Elle est comparable à 8,8% trouvée par Houannou en 2013 au Bénin dans sa thèse de doctorat à la clinique universitaire de neurologie du CNHUHKM [13]. Ce résultat est proche de 8,1% obtenu par Mbelesso et al. [14] dans une étude transversale de type porte à porte sur l’épidémio-logie des démences chez les personnes âgées dans le 3ème arrondissement de la ville de Bangui (République Centrafricaine) en 2012.
6-Fréquence hospitalière de la démence vasculaire à Libreville
De nombreuses études ont montré que la démence vasculaire est la 2ème cause des démences après celle d’Alzheimer [15-16]. Dans cette étude la prévalence de la démence vasculaire était estimée à 7,8% à Libreville en 2015. Mais cette prévalence est faible par rapport à celles obtenues par d’autres auteurs. Ainsi, pour Ndiaye-Ndongo et al. au Sénégal en 2011 la prévalence de la démence vasculaire était de 17% [17]. Par contre, au Burkina Faso en 2009, Napon C. et al., ont retrouvé une prévalence des démences vasculaires à 51,3% [18].
La faible prévalence de la démence vasculaire dans  notre étude pourrait s’expliquer par le mode de recrutement en milieu hospitalier alors qu’il a été fait en population générale chez Jacquin A. et al. en 2012 avec une prévalence de 20,4% [19]. D’autre part le chiffre obtenu au cours de cette étude n’exprime pas toute la réalité de cette affection compte tenu de la mauvaise fréquentation hospitalière et le mythe orchestré autour des personnes démentes dans nos milieux culturels Africains.
 Age
Dans notre étude nous avons remarqué que les tranches d’âge allaient de moins de 30 ans à plus de 60 ans avec un âge moyen de 55,8 ± 10,6 ans. La tranche d’âge de 60 ans et plus était la plus atteinte avec une fréquence de 66,7%. Nous n’avons obtenu aucun cas de démence vasculaire avant 39 ans. Pour Letenneur et al. [20] en 1999, l’âge est un facteur de risque principal de la démence, surtout celle d’Alzheimer. D’une façon générale, différents auteurs sont unanimes sur l’augmentation de l’incidence des AVC en rapport avec l’âge d’où le risque de survenue de démences vasculaires [21].
Sexe
Sur les 9 patients victimes de démence vasculaire, 6 patients étaient de sexe masculin (66,7%) et les 3 autres étaient de sexe féminin (33,3%). Cette prédominance masculine est due à la survenue du fort taux des AVC chez le sexe masculin, ce qui se justifie chez les 115 patients victimes d’AVC  dont 67 hommes contre 48 femmes. Pour Dartigues et al. [22] en 2002, l’évolution de la prévalence des démences en fonction de l’âge et du sexe, est très significative dans la démence d’Alzheimer que dans la démence vasculaire.
Profession
Au cours de notre étude, la démence vasculaire a été révélée dans certaines couches sociopro-fessionnelles notamment chez les retraités, les cadres privés, les artisans et les sans-emplois. Cependant, les sans emplois constituaient la majorité avec une prévalence de 44,4%. Ce plus grand nombre des sans-emplois découle du fait que ces catégories sont de plus en plus dominantes dans la population urbaine de Libreville et constituaient la couche sociale à très faible niveau de vie et souvent exposé à un risque par méconnaissance ou par négligence d’affection préexistante. Pour Helmer et al. [23] en 2001, l’exercice de la profession d’agriculteur pourrait être un facteur de risque dans la survenue de démence de type Parkinson, mais n’exposerait pas à la démence vasculaire.
Statut marital
Les déments vasculaires étaient des mariés soit 55,6%. Le même constat était fait par Houannou en 2013 dans sa thèse de doctorat en médecine [13]. La forte proportion des mariés dans notre étude est peut-être liée au fait que la plupart des patients ayant développé la démence vasculaire appartenaient à cette classe.
Contrairement aux études de Paraiso [24] en 2010, il a été observé que les hommes qui sont veufs ou célibataires pendant 5 ans au moins couraient un grand risque d’avoir un déclin cognitif.
7- Aspects clinques
Démences vasculaires en fonction des types d’imagerie et d’AVC
77,8%(7 cas) avaient réalisé une TDM cérébrale suivi de 22,2% (2 cas) d’IRM cérébrale. Pour Napon C [17] en 2009, au Burkina faso ; 51,35% des cas de déments vasculaires avaient réalisé une TDM cérébrale. Or pour Roman et al. [25] en2004, l’imagerie cérébrale structurelle et particulièrement l’IRM cérébrale, représente la méthode de choix pour l’évolution de la pathologie cérébro-vasculaire en rapport à une démence. D’autre part, 88,9% des démences vasculaires étaient d’origine ischémique et 11,1% étaient d’origine hémo-rragique. Pour Cordonnier C. et al. [26] en 2011, la survenue d’une démence après un AVC est plus fréquente chez les patients ayant des infarctus cérébraux silencieux. Vermeer et al. [27] en 2003, dans l’étude de population de Rotterdam, a montré que la présence d’infarctus cérébraux silencieux double le risque de survenue d’une démence. Ce fort taux de démence vasculaire ischémique pourrait s’expliquer par le volume lésionnel et la localisation des infarctus, qui jouent un rôle déterminant dans la survenue des troubles cognitifs et des démences.

 

CONCLUSION

La prévalence des démences vasculaires est non négligeable. Les sujets ayant subi un accident vasculaire cérébral devrait systématiquement bénéficier d’une recherche de démence, seulement vasculaire, mais également neurodégénérative, car ce sont des atteintes qui intéressent les sujets âgés de plus  de 60 ans.

 

 

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